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Les formations tourisme s’adaptent à la demande en proposant une spécialisation

Les formations tourisme s’adaptent à la demande en proposant une spécialisation

Article paru dans la Nouvelle République du 30 novembre 2021

Les formations « tourisme » évoluent pour répondre aux besoins de la filière, en termes d’écologie ou encore d’innovation.

Notre économie n’avait pas créé autant d’emplois depuis une vingtaine d’années. Mais dans le tourisme, l’hôtellerie, dans les restaurants, on n’arrive pas à les pourvoir. On n’arrive pas à trouver de main-d’œuvre. Ce constat fait par le premier ministre, Jean Castex, samedi 20 novembre, alors qu’il était en déplacement à Amboise n’étonne guère Rémi Luglia, professeur d’histoire-géographie agrégé du Lycée des métiers de l’hôtellerie et du tourisme Val de Loire, à Blois.

Il voit plusieurs raisons à cette pénurie de main-d’œuvre : « Les emplois de base – accueil, service… – sont peu payés. Quant aux conditions de travail, les jeunes sont amenés à exercer l’été, pendant les week-ends. Aussi, les contraintes qui pèsent sur la vie personnelle sont importantes. » Le plan tourisme d’1,9 milliard d’euros pour relancer le secteur après deux années difficiles comprendra une « amélioration des rémunérations », a promis Jean Castex.
« Les touristes cherchent à ralentir »Si des dizaines de milliers d’offres sont non pourvues dans l’Hexagone, c’est aussi parce que la formation peine à répondre aux besoins de la filière. La France, pourtant première destination mondiale, ne figure pas parmi les pays les plus prisés par les étudiants qui veulent se former dans ce domaine.

« Cela tient à la structuration de l’enseignement en France, nous ne pouvons pas rivaliser avec les Anglo-Saxons qui ont une tradition d’ouverture », analyse Rémi Luglia, professeur au lycée hôtelier, qui souligne néanmoins la qualité de « l’Esthua d’Angers ». « Aussi, des entreprises chinoises de tourisme se tournent vers les étudiants français, c’est vrai pour la gastronomie et la cuisine. »

L’enjeu pour le lycée hôtelier de Blois est donc de « s’adapter à la demande en développant les formations autour de l’éco-tourisme (voyage qui contribue à la protection de l’environnement) ou du tourisme alternatif (en opposition au tourisme de masse) ». Le tourisme local, plutôt vert, avec la Loire à vélo, sort gagnant de cette révolution. Le professeur Rémi Luglia ajoute : « Les touristes cherchent à ralentir, à aller vers plus d’authenticité ».

Un secteur qui recrute

Une spécialisation "Patrimoine et activités de pleine nature" au lycée de Blois pour les BTS Tourisme

Les BTS du Lycée des métiers de l’hôtellerie et du tourisme du Val de Loire peuvent suivre un projet de spécialisation | © Photo NR

Ainsi, l’établissement mise sur « le projet de spécialisation » intégré au parcours de l’élève : « L’étudiant choisit et réalise un projet concret et réel en lien avec une structure touristique. » La moitié des élèves du BTS tourisme poursuivent d’ailleurs leurs études au-delà du BTS, les autres préférant entrer directement dans le monde du travail après l’obtention de leur diplôme. « Nous essayons d’accompagner les évolutions de la clientèle, termine Rémi Luglia. Il s’agit de leur donner une culture générale afin qu’ils soient adaptables. »

Avec 4.230 emplois salariés, le tourisme est le 4e secteur d’activité du Loir-et-Cher : « 10 % des élèves diplômés du lycée hôtelier sont d’ailleurs employés directement après leur stage. »

Les cordées de la réussite pour découvrir les métiers du tourisme et le BTS Tourisme